Je suis couché dans la nuit et j’entends battre mon coeur. Dans l’oreille – j’entends le bruissement de mon sang – ma tête éclate – j’ai des picotements au bout des doigts et des orteils. La peau me démange.
Elles vont à toute allure ces milliards de planètes qui se précipitent allant de la peau jusqu’au coeur – rythmées par les battements du coeur. Des milliards de planètes à bride abattue. Elles veulent sortir de cet enfermement. Il leur faut revenir. Elles bouillonnent dans mon canal auditif – elles font trembler mes membres – ces milliards de planètes.
Qu’est ce qui est petit – qu’est ce qui est grand – qu ’est ce que le temps ? Une seconde entre deux battements de coeur – et les planètes qui habitent mon corps en ont fait le tour – il faut des milliards d’années à la lumière des planètes les plus lointaines dans l’univers pour arriver jusqu’à moi – des planètes travaillent dans le tissu cellulaire – et les habitants des planètes – flot d’étoiles du tissu cellulaire – et ses habitants – et ses atomes. Je ferme les yeux dans le noir. Au fond de moi tout luit et étincelle – les planètes brillent – les atomes brillent –