Ici sur la plage je crois que je retrouve une image de moi-même – de ma vie. Est-ce parce que c’est sur la plage que nous nous promenions ensemble en ces jours lointains ? Cette curieuse odeur d’algues me fait aussi penser à elle – les pierres qui se dressent mystérieusement au dessus de l’eau et prenaient la forme d’êtres surnaturels comme des trolls, ce soir là . Dans le vert de l’eau glauque je vois la couleur de ses yeux. Loin, loin là bas au large – la douce ligne où l’air rencontre la mer – inconcevable – comme l’existence – inconcevable comme la mort – éternelle comme la nostalgie. Et la vie est comme cette surface plane et tranquille – elle renvoie les couleurs claires et pures de l’air – et elle cache les abimes avec ses viscosités et ses reptiles – comme la mort.