Janvier
J’agis soit avec précipitation et inspiration, rapidement (impulsif et malheureux – et avec inspiration et un heureux résultat) – soit après mûre réflexion – et dans l’angoisse. Le résultat est alors moins bon et peut conduire à la destruction de l’œuvre.
C’est ce qui me caractérise en tant que peintre et être humain.
L’Enfant malade et Printemps sont tous deux le résultat d’un long travail – celui de plusieurs années. En réalisant le Printemps qui est le plus accompli j’aurais pu profiter d’une série de moments heureux. Il [le tableau]* est moins nerveux et n’est pas marqué ou détruit par une forte atmosphère de précipitation.
L’Enfant Malade est un mélange plus intense de travail impulsif – inspiré – et de longues périodes de réflexion agitée. Il a été terminé après une série de modifications inspirées et précipitées. Un travail qui donne la plus grande insatisfaction – en ce qu’il donne un résultat d’une intensité plus violente.
Mon pouls peut monter jusqu’à de violentes attaques nerveuses – ou bien battre au ralenti emprunt d’une mélancolie méditative.
En ce moment je mets jusqu’à 8 jours pour écrire une lettre. A d’autres moments j’écris mes impressions hâtivement avec la précipitation de l’inspiration.
* Le mot entre [] est proposé par la traductrice
