Dans mon atelier je travaille à deux toiles – La femme et l’enfant malade et Soleil rouge. La femme se penche sur l’enfant qui porte l’héritage des fautes de ses aïeux. Elle (l’enfant) repose sur les genoux de sa mère – la mère se penche sur elle – et pleure au point que son visage s’empourpre. Le visage rouge tordu et enflé contraste avec le visage blanc comme un linge de l’enfant et le vert du fond de la toile.
L’enfant fixe le monde où elle est entrée involontairement avec des yeux profonds. Malade, inquiète et interrogative elle contemple la pièce – intriguée par ce monde de douleurs dans lequel elle est entrée et se demandant déjà : pourquoi – pourquoi ?
J’ai non seulement voulu exprimer une impression ordinaire de déjà-vu et la responsabilité qui incombe aux parents – mais aussi ma propre vie – mon «pourquoi». Je suis arrivé au monde malade – dans un milieu malade – ma jeunesse s’est passée dans une chambre de malade et ma vie comme une fenêtre s’ouvrant sur un soleil radieux – sur de merveilleuses couleurs et de délicieux plaisirs. Et la mort – je peints volontiers l’extérieur – entre dans la danse. La danse de la vie.
L’autre tableau – Soleil rouge – le pourpre brille sur le monde comme vu à travers des verres fumés. Dans le fond, sur la hauteur, la croix est vide – et des femmes en pleurs prient devant la croix vide. L’amante – la putain –l’ivrogne et le criminel emplissent le terrain en dessous – qui sur la droite part en pente raide vers la mer. Des gens se bousculent dans cette direction – et se cramponnent au bord du précipice.
Au milieu de tout ce chaos se tient un moine indécis qui regarde avec des yeux d’enfant apeuré et demande pourquoi – pourquoi ?